Un bon ami à moi me confiait dernièrement « je suis en équilibre sur une chaise, ma vie ne repose qu’à ce si fragile balancier! ».
Nous sommes d’une génération où nous consommons la vie à pleine dent sans compromis, nous voulons une carrière, une vie de famille, des enfants et nous voulons conserver une vie de couple harmonieuse. Tout cela en 24 heures dont généralement 8 heures dépensées en sommeil. Résultat des courses, on se regarde un matin, les yeux cernés, 35 ans en moyenne, 1 à 2 enfants, la super job, la super maison et la voiture familiale et on se dit : « j’ai besoin de vacances »!
L’art de survivre à cela réside dans notre faculté à équilibrer ou rééquilibrer notre vie. Dans mon travail, j’entends de plus en plus de jeunes professionnels préférer une ascension de carrière moins rapide, voire parfois un salaire moins élevé pour ne pas ressembler à leur patron ou leur associé (déjà divorcé 2 fois, tremblant de peur à l’idée de prendre sa retraite…) et tomber dans la spirale infernale de la course à la réussite sociale et professionnelle.
Mais comment balancer nos agendas déjà si remplis du côté boulot-enfant-logistique avec le côté « moi intérieur »? Nous n’avons pas de réponses toutes faites ni de remèdes miracles mais voici quelques éléments de réflexion visant à nourrir nos ambitions d’équilibre.
La règle de base : Savoir dire « non »
Sachez refuser un projet trop lourd ou trop demandant. Même si notre carrière court terme doit en pâtir un peu, sachez reconnaître vos limites. Sachez dire non à une réunion programmée à 18h30 un jeudi soir. Sachez dire non à notre famille pour le brunch du dimanche avec la tante Camille. En clair, tâchez d’être un peu plus à l’écoute de vos propres besoins et faites preuve de courage.
Il est clair que nous pourrions vous dresser une très longue liste de choses à faire comme prendre régulièrement des vacances, seul, en couple, et en famille…(si c’est possible car la somme des trois est égale à votre nombre de semaines de vacances réglementaires). Je pense personnellement que la clé du succès d’une vie très bien balancée repose sur notre capacité à nous réaliser professionnellement (oui, nous travaillons fort et nous nous donnons à 100% lorsque nous sommes au travail) mais aussi personnellement (de retour à la maison, s’il vous plaît, on ferme le cellulaire, on range le laptop et on profite de son conjoint et/ou de ses enfants), Cela ne sert à rien de partir dans les Caraïbes avec connecté à ses courriels professionnels, le laptop et le dossier « chaud » à lire absolument. Vous allez me dire plus facile à dire qu’à faire, ma carrière dépend de mon implication de tous les jours. Je vous répondrai que la réussite professionnelle se mesure sur la durée. Une carrière fulgurante menée tambour battant peut prendre fin très rapidement si vous tombez en burn out (s’il vous plaît, relire à ce sujet Le Lièvre et La Tortue de Jean de la Fontaine, NDLR : Il n’est pas nécessaire de vouloir ressembler à l’un ou à l’autre mais de tirer la morale essentielle de la fable). Savoir se ménager et prendre du recul peut vous permettre de dynamiser et d’alimenter votre niveau d’énergie : n’oubliez pas que c’est votre endurance physique et psychologique qui va vous permettre de relever tous les défis.
Sans vouloir tomber dans les grandes réflexions philosophiques et métaphysiques, posez-vous la question : « Après quoi je cours? Quel est le but ultime que je veux atteindre »? Peu de gens ont les réponses à ces questions et ont vraiment conscience de ce qui les fait avancer.
Mieux se connaître, c’est savoir quelles sont nos ressources, nos limites et donc, cela nous permet de doser de manière efficace les ingrédients de réussite de notre vie professionnelle et personnelle. Nous devons, certes, faire des choix (ce qui je reconnais est parfois douloureux) et investir dans notre capital humain (cf. le fameux proverbe « Qui veut voyager loin, ménage sa monture ».)