Les avocats, notaires, juges, conseillers en loi, techniciens juridiques et autres employés du monde juridique sont tous des juristes, mais certaines de ces professions sont davantage balisées par des lois. Coup d’œil sur ce qui différencie un avocat d’un autres juriste: on les confond parfois, et pourtant ils ne sont pas interchangeables.
« Objection, votre Honneur ! » Si, dans l’imaginaire populaire, l’avocat est l’employé d’un cabinet privé, qui passe ses journées au tribunal à plaider devant le juge pour défendre un client crapuleux, la profession prend dans la réalité de bien nombreux visages. Le conseiller juridique, l’avocat-recherchiste et le procureur de la Couronne, par exemple, sont tous des avocats : ils ont passé avec succès l’École du Barreau, ont complété leur stage, ont été assermentés et paient chaque année une cotisation à leur ordre professionnel. Voilà ce qui définit un avocat, indépendamment de ses fonctions réelles dans son milieu de travail.
« Il existe de nombreuses professions juridiques et de nombreux parcours, mais certains actes ne peuvent être accomplis que par l’avocat, précise Christine Aubé-Gagnon, enseignante en techniques juridiques au Cégep de St-Jérôme. C’est l’Ordre professionnel qui s’assure de faire entrer en ses rangs ceux qui remplissent toutes les conditions pour être avocat. Mais leur titre d’emploi officiel peut varier selon les cas. »
Attention : il n’existe pas au Canada de « juriste d’entreprise », une profession apparentée à celle d’avocat et pratiquée en Europe par des juristes, détenteurs d’un diplôme en droit et possédant des compétences juridiques, mais n’ayant pas nécessairement obtenu le titre d’avocat. Plusieurs expatriés français vivent une grande déception lorsqu’ils réalisent à leur arrivée au Québec que l’avocat, celui dont la profession est règlementée, a un monopole absolu en terme d’avis juridique et de représentation. On peut toutefois travailler comme parajuriste, ou technicien juridique, sans être membre de l’Ordre. Les tâches ne sont pas les mêmes, ni le salaire.
Juriste, un mot aux contours bien vastes
D’après le dictionnaire juridique du CAIJ, le courtier en information juridique des membres du Barreau du Québec, le juriste est la « personne qui possède de grandes connaissances juridiques ou qui rédige des ouvrages juridiques, ou la personne qui exerce une profession juridique. »
« Ainsi, tant l’avocat que le notaire ou l’étudiant en droit (n’ayant pas fait l’École du Barreau) sont des juristes, précise Christine Aubé-Gagnon. Même chose pour l’avocat qui cesse d’être inscrit au Tableau de l’Ordre parce qu’il a cessé de payer les cotisations : il n’est plus avocat mais demeure juriste. »
Les notaires, quant à eux, sont des juristes mais pas des avocats : leur profession est également règlementée et exige un autre cheminement, notamment d’obtenir un diplôme de droit notarial.