Travailler en entreprise lorsque l’on est avocat est souvent considéré comme un plan de carrière sans éclat, voire tranquille. Pourtant, être au sein d’une seule organisation comporte de nombreux défis aussi stimulants et d’envergure que ceux relevés au sein d’un cabinet. Voici les défis de l’avocat en entreprise.
Après avoir fait ses armes au sein d’un cabinet d’avocats d’envergure nationale ayant l’un de ses bureaux à Montréal, Marie-Hélène, avocate spécialisée en droit du travail et de l’emploi, s’est tournée vers une carrière en entreprise. « L’instabilité de mon horaire de travail était devenue difficilement conciliable avec ma vie personnelle, dit-elle. J’ai voulu reprendre un peu plus de contrôle sur mon quotidien en équilibrant le travail et la vie personnelle tout en me souciant de ma santé. C’est pourquoi je me suis tournée vers l’entreprise. »
Désormais conseillère principale en relations de travail dans un environnement de travail comptant plusieurs milliers d’employés, son quotidien a totalement changé. Fini les longues journées de plus de 10 heures, les fins de semaine à crouler sous le travail ou encore les vacances interrompues par un coup de fil urgent d’un client. « Je peux désormais m’engager dans des activités sociales ou sportives beaucoup plus facilement, sans avoir à tout annuler à la dernière minute, par exemple un cours de sport à 18 h le jeudi, raconte Marie-Hélène. Avant, il m’était difficile de pouvoir planifier quoi que ce soit en soirée la semaine, car je ne pouvais jamais savoir si une tâche de dernière minute allait m’empêcher d’y aller. »
Avocat en entreprise: de nombeux défis
Même si travailler en entreprise réduit le nombre de clients à un seul, les projets sont stimulants et d’envergure, selon Marie-Hélène. « Je travaille sur des dossiers qui sont tout aussi importants que ceux que je traitais en cabinet. J’ai également de nombreuses responsabilités ainsi qu’une autonomie dans la gestion de mes dossiers que je n’aurais obtenues que dans plusieurs années si j’étais restée à mon ancien emploi ! »
La gestion des priorités est également facilitée. « Le fait de n’avoir qu’un seul client permet de simplifier l’ordonnancement des dossiers « urgents » en discutant et en élaborant des stratégies à l’interne, alors qu’en cabinet, lorsque l’on a plusieurs clients, on ne peut pas dire au client A que l’urgence du client B doit être traitée de façon prioritaire. »
Le cabinet, un passage très instructif
Malgré la pression et un emploi du temps surchargé, Marie-Hélène ne regrette aucunement son passage en cabinet d’avocats, bien au contraire. « C’est la meilleure école qui soit ! J’ai pu côtoyer certains pontes de la profession et faire mes classes aux côtés des meilleurs. » La jeune femme a également pu acquérir des compétences qui lui sont utiles dans son travail actuel. « Travailler en cabinet privé m’a permis de développer des méthodes qui me permettent d’être plus efficace lors de la préparation, de l’organisation et de la gestion de mes dossiers. J’ai également appris à livrer du travail de qualité sous pression et à vite cerner les priorités, ce qui me permet aujourd’hui d’être reconnue pour mon sens de l’organisation et mon efficacité. »
Même si Marie-Hélène a trouvé son bonheur ailleurs qu’en cabinet, elle est consciente que cette pratique convient moins à certains professionnels. Par exemple, pour un avocat qui est passionné par le développement des affaires tout en trouvant son compte dans les horaires atypiques, la pratique privée en cabinet reste, selon elle, un excellent choix. À chacun sa route !